Cataracte

Dernière mise à jour 29/11/13 | Maladie
Cataracte

La cataracte est très fréquente. C’est la principale cause de cécité dans le monde.
C’est une maladie du cristallin (une lentille transparente à l’intérieur de l’œil) qui conduit à une dégradation progressive de la vision.

Brève description

La cataracte est très fréquente. C’est la principale cause de cécité dans le monde. C’est une maladie du cristallin (une lentille transparente à l’intérieur de l’œil) qui conduit à une dégradation progressive de la vision.

La fonction normale du cristallin est de concentrer les rayons lumineux sur la rétine, une membrane qui tapisse le fond de l’œil et qui contient les cellules sensorielles de la vision. Ces cellules sont liées au nerf optique chargé de transmettre ensuite les informations captées par l’œil au cerveau.

En cas de cataracte, le cristallin devient partiellement ou entièrement opaque et il ne peut plus assurer correctement sa fonction. Ainsi, au lieu d’être concentrée de manière précise sur la rétine, la lumière est diffractée et projetée dans plusieurs directions. La vision se détériore : la personne voit flou ou parfois double.

Diverses zones du cristallin peuvent être touchées par la cataracte. Sans traitement, elle peut s’aggraver et lorsque le cristallin a entièrement perdu sa transparence, la personne devient aveugle. Parfois, la cataracte provoque ou aggrave un glaucome (maladie qui atteint le nerf optique). Quand elle apparaît tôt (avant 60 ans) ou très tôt dans la vie (à la naissance), on la considère véritablement comme une maladie mais, en général, c’est une conséquence normale du vieillissement. La cataracte touche donc l’ensemble des individus, mais à des degrés divers et à des âges très différents, selon la sensibilité génétique et les facteurs de risque éventuels.

Le traitement est chirurgical et relativement simple. Il consiste à remplacer le cristallin opacifié par une lentille transparente. En Suisse, 25 000 opérations sont réalisées par année ; une personne sur cinq de 65 ans ou plus est donc concernée.

Symptômes

De manière générale, une personne dont le cristallin s’opacifie voit moins bien. Sa vision est moins nette et sa perception des couleurs peut être affectée (la vision tend à tirer sur le rouge). La lumière peut devenir gênante et, de nuit, la personne avec une cataracte voit des halos autour des phares de voiture. La vision peut également se dédoubler et la personne se plaint fréquemment d’une sensation de voile devant les yeux.

Les symptômes diffèrent selon la partie du cristallin qui perd sa transparence.

  • Lorsque la partie intérieure (le noyau) est touchée, la personne devient myope et se plaint généralement de ne plus pouvoir conduire de nuit, de moins bien voir de loin, mais de mieux lire sans lunettes
  • Lorsque l’enveloppe à l’arrière du cristallin (la capsule postérieure) devient opaque, la personne devient hypermétrope et se plaint surtout d’avoir du mal à lire mais aussi de moins bien voir de loin

En fonction notamment de leur mode de vie, les personnes affectées supportent différemment les symptômes. Ainsi, une personne qui conduit se rendra sans doute compte plus tôt des changements de sa vision. A contrario, le diagnostic sera posé plus tard chez une personne dont la cataracte apparaît à un âge plus avancé et qui s’accommode des changements de sa vue. La question du moment auquel effectuer le traitement se posera donc différemment selon les individus.

Causes

Dans la quasi-totalité des cas, la cataracte est due au processus de vieillissement. Deux mécanismes sont à l’origine de la perte progressive de transparence des cellules du cristallin : les cellules perdent l’organisation très stricte qui leur permet d’être transparentes et/ou des protéines contenues dans ces cellules se dégradent.

Les autres causes possibles de la cataracte sont:

  • la prise prolongée de certains médicaments, principalement la cortisone
  • les anomalies génétiques : certaines anomalies sont responsables de l’apparition d’une cataracte à la naissance. D’autres gènes sont impliqués dans son apparition relativement tôt dans la vie (avant 60 ans)
  • l’uvéite, un type grave d’inflammation de l’œil
  • les traumatismes : tout objet pénétrant dans l’œil et touchant directement le cristallin peut causer une cataracte. De même, mais plus rarement, il est possible qu’un coup reçu sur l’œil ou à proximité de l’œil provoque indirectement une cataracte
  • le diabète (une cause fréquente de cécité par ailleurs) : en raison du niveau élevé de sucre dans le sang, du glucose accumulé dans le cristallin (et la rétine) est transformé en sorbitol, un autre sucre qui semble induire la cataracte
  • l’exposition au rayonnement ultraviolet (lors d’activités à l’extérieur) ou à d’autres rayonnements de haute énergie (rayons X, etc.)

Facteurs de risque

L’âge est le principal facteur de risque de la cataracte.

D’autres facteurs de risque sont :

  • l’exposition aux rayons ultraviolets, d’où l’importance de protéger les yeux du soleil, particulièrement en été, ou lors d’activités à l’extérieur en hiver (ski par exemple)
  • une très forte myopie
  • la prise de certains médicaments (cortisone)
  • certains traitements tels que la radiothérapie

Traitements

Il n’existe pas de médicaments pour soigner la cataracte. Le traitement est chirurgical. En général, l’opération est réalisée en une vingtaine de minutes, sous anesthésie locale. Il s’agit de remplacer le cristallin opaque de l’œil par une lentille artificielle transparente.

Une fois l’œil anesthésié, l’intervention du chirurgien ophtalmologue se déroule en quatre étapes :

  • incision de la cornée de quelques millimètres
  • ouverture de la capsule (enveloppe) du cristallin
  • dissolution du cristallin à l’aide d’ultrasons
  • introduction de la lentille artificielle.

La première opération de ce type a été réalisée en 1967.

Depuis 2008, on utilise également un rayon laser pour effectuer les premières étapes de l’opération (incision, ouverture de la capsule et une première fragmentation). Cette technique présente un avantage en termes de sécurité, car les gestes sont plus fiables.

Après l’opération, le patient quitte l’hôpital ou la clinique le jour même, sans pansement, mais il doit porter une coque protectrice sur l’œil pendant une semaine durant la nuit. Il doit également mettre des gouttes dans l’œil opéré au moins quatre fois par jour.

L’opération de la cataracte est aussi l’occasion de corriger certains défauts de vision. La lentille implantée a en effet une certaine puissance, comme un verre de lunettes ou une lentille de contact, ce qui permet d’améliorer la vision en cas de myopie, d’hypermétropie, d’astigmatisme, voire de presbytie.

Voir aussi :

  • L’opération de la cataracte
  • Changement d’optique (récit d’une intervention)
  • Cataractes : quand le voile s'installe (vidéo)

Evolution et complications possibles

Sans traitement, la cataracte peut s’aggraver jusqu’à la cécité.

Après une opération de la cataracte (en l’absence de problème oculaire, de maladie préexistante telle que le diabète par exemple ou de complication liée à l’opération elle-même), les chances que l’œil opéré ait à nouveau une vision de 50% ou plus sont très grandes (95 à 99%). En d’autres termes, l’œil opéré voit nettement mieux.

Exceptionnellement, un très faible astigmatisme (anomalie de la vision due à des inégalités de la courbure de la cornée) peut apparaître après l’opération. Il arrive aussi que le cristallin ou la lentille se déplace à l’intérieur de l’œil (luxation).

Dans 1 à 2% des opérations, on observe des complications plus ou moins graves : un œdème (gonflement) de la cornée qui peut parfois nécessiter une greffe de la cornée, ou un décollement de rétine qui peut également être opéré.

Ces complications peuvent entraîner la perception de halos, une tendance à l’éblouissement, une réduction de l’acuité visuelle même avec la correction, une gêne de la vision nocturne, une vision dédoublée, une déformation des images.

Les complications graves sont très rares (1 cas sur 10 000 ou 15 000, ce qui correspond à 0,01 ou 0,02%). Il peut s’agir d’une hémorragie ou d’une infection de l’œil par exemple. Ces complications sont parfois responsables de la perte de la vision.

La chirurgie de la cataracte peut également provoquer ou aggraver des symptômes de sècheresse oculaire, généralement de manière transitoire. Les symptômes diminuent ou disparaissent après quelques semaines.

Prévention

Pour prévenir la cataracte, on peut :

  • limiter l’exposition aux rayons ultraviolets par le port de lunettes de soleil à l’extérieur.
  • porter des lunettes de protection pour le bricolage et le jardinage ou toute autre activité comportant un risque de projection dans l’œil ou de traumatisme.

Quand contacter le médecin ?

Une consultation chez l’ophtalmologue est nécessaire lorsque :

  • apparemment, la vue baisse
  • les phares de voiture éblouissent la nuit, la conduite de nuit ou de jour devient difficile

Au-delà de 40 ans, un contrôle chez l’ophtalmologue tous les deux ans est recommandé.

Après 60 ans, les personnes qui conduisent devraient avoir un contrôle de la vue tous les deux ans. En effet, la législation fixe des seuils de vision minimaux pour conduire : 60% d’un œil et 10% de l’autre si l’on voit des deux yeux, 80% si l’on ne voit que d’un œil.

Voir aussi:

Je vois moins bien

Informations utiles au médecin

Le médecin (ophtalmologue) se renseignera à propos d’une éventuelle prise de cortisone ou d’autres médicaments pendant une longue période et de la présence d’un diabète. Il cherchera également à savoir si d’autres membres de la famille ont eu une cataracte, et si oui, à quel âge.

Examens

Pour préciser le degré de cataracte, l’ophtalmologue teste la vision et examine les yeux après avoir dilaté les pupilles (à l’aide de gouttes).

Avant une éventuelle opération, l’ophtalmologue mesurera les dimensions de l’œil et estimera la puissance de la lentille à implanter, selon le besoin éventuel de corriger également un défaut visuel.

Références

Pour en savoir plus :

  • La vue pour les nuls. D.-A. Lebuisson. First Editions, 2013.

Références scientifiques.

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